Tatiana et Yulia, sœurs fuyant Kiev avec leurs quatre enfants accueillies à Palerme par leur amie Yana : “Dix chez moi”

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midi23 mars 2022 – 11h35

Yana, qui vit et travaille en Sicile depuis plus de dix ans : “Ils sont fatigués et effrayés, le mari de Yulia est resté combattre en Ukraine”

De Roberto Chifari

Elles sont arrivées à Palerme en provenance de Kiev, ce sont deux sœurs âgées de 37 et 40 ans : Tatiana et Yulia, arrivées en Italie avec leurs quatre enfants après un long voyage en Europe.
Ils ont été hébergés pendant quelques jours par leur compatriote Yana, qui vit et travaille en Sicile depuis plus de dix ans, qui a grandi avec Yulia, son amie de longue date et qui, après le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, s’est immédiatement mobilisée pour l’héberger en Italie.
“Maintenant, nous sommes dix chez moi, ma mère est également arrivée – dit-elle en les accompagnant à la Foire où elle s’est fait vacciner il y a quelques jours -.
Il leur a fallu deux jours pour arriver, traversant la frontière par la Hongrie, entre la menace des bombes et une file de voitures d’un kilomètre avec des gens essayant de s’échapper par tous les moyens.
Aujourd’hui, les avoir ici me rend plus calme, mais ils sont détruits, fatigués et effrayés.
Le mari de Yulia est resté en Ukraine pour se battre.
On a appris que deux de ses camarades sont morts : c’est vraiment dur ».


Le mari à l’avant

Yulia, qui ne parle pas italien et est accompagnée d’un médiateur linguistique, montre sur son smartphone une photo de son mari en tenue de camouflage.
Sur son visage, il a un soupçon de sourire fier mais il ne peut cacher l’angoisse palpable qui ne passe pas.
La guerre est là, à la frontière : une guerre pour la liberté d’un peuple qui tente depuis un mois de faire face à l’envahisseur.
Tatiana, quant à elle, a un ruban attaché à son sac à dos, aux couleurs jaune et bleue du drapeau ukrainien.
Dans les bureaux du back office du pavillon 20 de la Fiera del Mediterraneo, un code STP leur a été attribué, nécessaire pour les citoyens étrangers sans carte de santé : il leur permettra d’accéder aux services de santé essentiels.
Un premier pas vers la normalité.

Bengalis fuyant Odessa

A Palerme, il y a aussi Sabid et Hasan, 25 et 24 ans, citoyens bengalis résidant à Odessa, la ville que Poutine veut conquérir pour rejoindre l’est avec la mer Noire par voie terrestre, tous deux hôtes d’un cousin de Palerme.
Quand ils sont arrivés en ville, ils ont fait le prélèvement au volant et au centre de la Foire, ils ont reçu la troisième dose.
Giorgi Kutchava, qui fait partie de l’équipe de travailleurs sociaux en service à la Foire de la Méditerranée, a joué le rôle de médiateur culturel : elle n’a pas quitté Yulia, Tatiana, Sabid et Hasan un instant, leur garantissant toute l’assistance linguistique nécessaire et les informant sur les services dont ils bénéficieront.
Le visage humain de l’accueil de Palerme.

23 mars 2022 | 11:35

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