Maire de Palerme par amour du pays ou de la fête ?

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Palerme

l’analyse du réalisateur Manlio Melluso

Vous devez postuler‘c’était l’ordre donné au futur maire de Rome Francesco Rutelli dans l’interprétation satirique de Corrado Guzzanti, pour souligner comment l’ancien radical n’avait aucune envie de devenir maire de la Ville Éternelle.

Manlio Melluso

Aujourd’hui une telle parodie conviendrait parfaitement à Palerme : malgré les noms épars, personne ne semble vraiment vouloir être le maire de la cinquième ville d’Italie.
Il semble au contraire que tous les concurrents jusqu’à présent sur le terrain, ou presque, aient « subi » le diktat des secrétariats des partis romains.
Les seuls à vraiment vouloir se présenter sont, sans doute, Franco Miceli, qui peinait pas juste avant de recevoir les « galons » de candidat du Pd, gauche, civique et M5S, et Roberto Lagalla, qui a récemment officialisé sa démission de conseiller régional.

D’autre part il s’agit de candidatures annoncées en faveur de la fronde en vue des élections régionales.
Oui, car il est évident que ceux qui s’empareront du siège (inconfortable) de candidat à la mairie de Palerme, parmi les groupes politiques, pourront difficilement obtenir l’investiture également pour la Présidence de la Région.

C’est l’image qui se dégage en observant comment les différents candidats en sont venus à se proclamer tels : au centre-gauche le push and pull sur Miceli a été long.
La candidature est venue après la distinction, les scissions, les retours en arrière, les demi-adieux, les voyages à Rome, le raccommodage et – enfin – l’annonce.
Reste à comprendre ‘à qui il appartient‘officiellement Miceli.
Le Parti démocrate n’est arrivé à la synthèse sur le président des architectes qu’après une friction interne qui a conduit l’intéressé à retirer sa disponibilité, pour se recomposer dans la dem.
De la part de la gauche civique et de l’écologiste, les louanges et les “tapis rouges” ont fusé dès le début pour Miceli, tandis que le M5S a dû faire face à la fronde interne et à l’absence d’un interlocuteur local qui donnerait des indications, beaucoup que Giuseppe Conte lui-même a dû traiter directement la question.
Enfin et surtout, Leoluca Orlando ne semble pas avoir accueilli l’investiture de Miceli avec la chaleur attendue (et jusqu’au bout le maire a tenté de confier la tentative de démêler la question de la candidature aux primaires).

Malgré la synthèse réalisée, une question reste cependant ouverte : Miceli est le candidat de la coalition, mais à quelle altitude ? ‘A qui il appartient?’, précisément.
C’est un candidat citoyen, dira-t-on.
Ok, mais cette réponse laisse sans réponse la question du candidat de la coalition aux prochaines régionales : qui va l’exprimer ? Le PD ? Le mouvement 5 étoiles ? La gauche? Le manuel Cencelli des nominations risque de devenir une couverture trop courte.

Non pas qu’il y ait de la sérénité au centre-droit, avec des candidats qui affluent de toutes parts : Carolina Varchi a pris le terrain pour Fratelli d’Italia ; Francesco Scoma a annoncé sa candidature à la Ligue (même si rien n’a été officialisé), qui se déroule à Palerme avec le symbole “Les Italiens d’abord” ; Francesco Cascio a reçu l’investiture de Gianfranco Micciché, bien que ce dernier doive composer avec les frondes internes du parti et – écoutez, écoutez ! – avec Marcello Dell’Utri, dans un contraste inédit entre les deux anciens de Publitalia.
Ensuite, il y a Francesca Donato, et même les autonomistes, avec Totò Lentini, ont leur propre concurrent.

Aucun nom de # DiventeràBellissima, le mouvement du président de la région Nello Musumeci, qui peut également compter sur Alessandro Aricò, qui à la place, pourrait être choisi par le gouverneur comme conseiller pour remplacer Lagalla.
A Palerme, Musumeci semble avoir embrassé la race du Melonian Varchi (Aricò lui-même était présent à la présentation de la candidature de l’avocat de Palerme en présence d’Ignazio La Russa et de Francesco Lollobrigida).
Une partie d’échecs qui passe aussi par la re-nomination de Musumeci, actuellement soutenu par Giorgia Meloni et poussé par Micciché et la Lega.
Pour sa part, le Carroccio souhaite remplir la case du candidat gouverneur avec le nom du secrétaire régional Nino Minardo: également dans ce cas, donc, une influence directe des décisions des autorités administratives sur les prochaines régionales.

Ensuite, il y a l’aile centriste-draghienne à laquelle, outre le candidat civique autoproclamé (bien qu’il ait rejoint l’UDC il y a quelques mois) Roberto Lagalla, Davide Faraone d’Italia Viva, qui a depuis longtemps accepté (volontairement ou non n’est pas connu) l’investiture pour Palerme par Matteo Renzi en personne, et Fabrizio Ferrandelli de + Europa, également soutenu par Action par Carlo Calenda, qui arrive à la troisième nomination mais qui jusqu’à il y a quelque temps, malgré l’engagement constant au sein du conseil municipal , il semblait avoir l’intention de prendre des chemins différents de la course au Palazzo delle Aquile.

Un suicide collectif ? Un « tous contre tous » destiné à faire des victimes sur le terrain des urnes ? Probablement pas.
On peut difficilement penser que le maire de Palerme puisse être élu au premier tour.
Si la case n’est pas atteinte plus tôt, les soldes se régleront lors du scrutin probable, afin de comprendre qui a un poids électoral considérable et qui en a moins, qui devra représenter un candidat “synthétique” à la mairie de Palerme et qui devra attendre que les Régionales s’expriment.
La question de Messine est également dans le jeu.

Bref, le risque de la politique.
Entre les deux, il y a Palerme à gérer, avec toutes ses urgences à gérer : des cimetières avec des cercueils non enterrés, des rues tamisées, une voiture municipale rouillée et gardée, des bureaux qui mettent une éternité à délivrer des documents et, surtout, des coffres vides, avec un rééquilibrage plan qui a suscité des polémiques sans fin et qui selon certains pourrait capter l’action politique du prochain maire : un premier citoyen qui risquerait de se retrouver les mains liées.
Et c’est peut-être aussi pour cette raison qu’on ne perçoit pas un grand enthousiasme de la part de ceux qui briguent la succession de Leoluca Orlando.

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