Passeurs de Sicile, basés à Niscemi dans la ferme avec aérodrome : le propriétaire en prison

L’organisation criminelle touchée par l’opération Open Sea coordonnée par le parquet antimafia du district de Caltanissetta aurait été promue par un homme et une femme tunisiens, qui, déjà à l’époque des faits, étaient assignés à résidence pour des crimes similaires – pour lesquels condamnation jugée définitive au cours de l’enquête -, qui dirigeait l’activité d’aide et d’encouragement à l’immigration clandestine depuis une maison située dans le quartier de Niscemi.
Les investigations ont permis d’identifier un autre sujet de Niscemi qui aurait eu le rôle de patron, 2 Tunisiens avec une base opérationnelle à Scicli qui auraient eu la tâche de gérer les caisses de l’association criminelle, 5 Italiens qui se seraient occupés des aspects logistiques, comme l’accueil immédiatement après le débarquement sur les côtes siciliennes et le transfert des passeurs de la gare routière à la base opérationnelle, 4 passeurs (un italien et 3 tunisiens) et 4 tunisiens qui auraient le rôle de « homme de liaison » avec le calcul, en mère patrie, pour récolter l’argent des migrants qui voulaient rejoindre l’Europe.
L’association criminelle, avec divers points stratégiques situés dans plusieurs centres siciliens – Scicli, Catane et Mazara del Vallo – aurait employé de petits bateaux, équipés de puissants moteurs hors-bord, conduits par des contrebandiers experts qui auraient opéré dans le bras de mer entre les villes Tunisiens d’Al Haouaria, Dar Allouche et Korba et des provinces de Caltanissetta, Trapani et Agrigente, de manière à atteindre les côtes italiennes en moins de 4 heures, transportant de 10 à 30 personnes à la fois, les exposant à un grave danger pour leur vie .
Le prix par habitant, payé en espèces en Tunisie avant le départ, aurait été d’environ entre 3 000 et 5 000 euros ; le profit présumé de l’organisation criminelle serait donc compris entre 30 000 et 70 000 euros pour chaque voyage.
L’argent collecté en Tunisie aurait été envoyé en Italie, à Scicli dans la province de Raguse, par l’intermédiaire d’agences internationales renommées, spécialisées dans les services de transfert d’argent, pour être ensuite versé sur des cartes prépayées utilisées par les promoteurs de l’association, qu’ils réinvestirait pour augmenter les bénéfices de l’association, en achetant, par exemple, de nouveaux bateaux à utiliser pour les traversées.
La base opérationnelle de l’association criminelle présumée a été identifiée à la périphérie de la ville de Niscemi, à l’intérieur d’une ancienne ferme, où se trouve également un aérodrome privé, dont le propriétaire, un entrepreneur agricole de Niscemi, fait actuellement l’objet d’une enquête et est le destinataire de la mesure de précaution en prison parce qu’il était considéré parmi les dirigeants de l’association criminelle. Dans ce lieu, domicile du couple tunisien au centre de l’enquête, les passeurs de navettes en provenance de Tunisie auraient été hébergés et les bateaux devant servir aux traversées des côtes nord-africaines à celles de la Sicile auraient été acheminés au moyen de camions spéciaux. En particulier, les bateaux seraient partis du port de Gela ou des côtes d’Agrigente pour rejoindre la Tunisie et revenir aussitôt avec le “chargement” de migrants.
Le propriétaire de la ferme se serait mis à la disposition de l’organisation criminelle présumée également par l’embauche fictive de certains associés étrangers, afin de légitimer leur séjour ou leur entrée sur le territoire italien. Même l’un des deux promoteurs tunisiens aurait été employé comme ouvrier agricole dans le but de se soustraire à la mesure d’assignation à résidence et d’obtenir l’octroi de permis spéciaux qui pourraient lui laisser une large marge de manœuvre pour organiser librement les déplacements de ses compatriotes. A plusieurs reprises, ce serait l’entrepreneur Nisceme lui-même qui se serait rendu en Tunisie comme porte-parole du promoteur tunisien, passant des accords avec les acolytes locaux afin de planifier les étapes de la traversée et les modalités de répartition des bénéfices, ainsi que de faire disponible en proposant des contrats de travail fictifs aux migrants arrivant en Italie.
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