Matteo Messina Denaro au moment de son arrestation portait une montre d’une valeur de 30 à 35 000 euros

“Au moment de son arrestation, Matteo Messina Denaro portait une montre très particulière, d’une valeur de 30 à 35 mille euros”. Lo hanno detto i carabinieri in conferenza stampa a Palermo ed hanno così confermato l’immagine che di lui è stata tramandata in questi anni: grande conquistatore di cuori femminili, patito delle Porsche e dei Rolex d’oro, maniaco dei videogiochi, appassionato consumatore di BD. D’un avant tout : Diabolik, dont il emprunte le surnom ainsi que celui par lequel ses fidèles l’appelaient, ‘U siccu.
Le parrain de Castelvetrano a toujours oscillé entre férocité criminelle et pragmatisme politique. Pour cette raison, il était considéré comme l’héritier de Bernardo Provenzano mais surtout de son père Don Ciccio, comme le patron corléonais de la nomenclature traditionnelle mort en fugitif en 1998. Lorsque le vieux patriarche a disparu, le jeune Matteo était déjà perdu depuis cinq ans, en 1993, avant même d’être impliqué dans l’enquête sur les massacres de ces années-là. Et depuis, Diabolik avait toujours réussi, parfois avec des coups de chance dignes de l’insaisissable personnage de dessin animé, à échapper aux blitz. Une prime d’un million et demi avait été placée sur lui, mais pour faire de la terre brûlée autour de lui, les enquêteurs ont serré le réseau des flankers dans une pince mortelle.
Même les membres de sa famille n’ont pas été épargnés : sa sœur Patrizia, arrêtée et accusée d’avoir dirigé un réseau d’extorsion, son frère Salvatore, sa belle-famille, un neveu. Et autant de personnes de confiance, composées de frontmen souvent sans méfiance, qui ont subi des saisies d’actifs à répétition. Le “fantôme” de Messine Denaro était poursuivi par une montagne de mandats d’arrêt et de condamnations à perpétuité pour association mafieuse, meurtres, attentats, détention et transport d’explosifs. Sa main a été reconnue dans les actes criminels les plus graves des trente dernières années, à commencer par les massacres de 1992, au cours desquels Giovanni Falcone et Paolo Borsellino ont été tués. Lui-même s’est d’ailleurs vanté d’avoir “tué tant de gens qu’il a rempli un cimetière”.
Le dernier “Pimpernel Scarf” de Cosa Nostra, 60 ans, arrêté hier, avait disparu immédiatement après la capture de Totò Riina, survenue il y a tout juste trente ans. Et tandis que la police scientifique se chargeait d’actualiser, de faire vieillir, l’image juvénile du patron, son empire milliardaire était démantelé et saisi pièce par pièce. C’est ainsi que sa chaîne de protection et de financement a été démantelée. C’est ainsi que le mythe d’un parrain au pouvoir infini mais vivant comme un fantôme a été démoli, même si son invisibilité ne l’a pas empêché de devenir deux fois père.
On sait tout sur une fille : son nom, sa mère, les choix qui l’ont amenée à séparer sa vie de l’ombre pesante d’un père qu’elle n’a peut-être jamais vu. Il passe son enfance et son adolescence dans la maison de sa grand-mère, puis déménage avec sa mère : ce n’est pas facile de vivre avec le stress des perquisitions, contrôles et rafles de la police. De l’autre fils, cependant, on sait peu de choses qui ont filtré des écoutes téléphoniques : il s’appelle Francesco, comme l’ancien patriarche de la dynastie, et il est né entre 2004 et 2005 dans cette partie de la province de Trapani, entre Castelvetrano et Partanna, où Matteo Messina Denaro a construit sa puissance économique et criminelle. Soucieux de gérer son fugitif, et de le protéger avec une foule de supporters, l’un des patrons les plus recherchés au monde n’a laissé de lui que l’image d’un playboy acharné avec Ray Bans, chemises griffées et casual élégant. Et les Rolex au poignet.
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