Chère Santuzza, libère-nous de ce Palerme

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Notre lettre à Santa Rosalia.
Avec une demande précise.
2′ DE LECTURE
Chère Santuzza, libère-nous de ce Palerme.
Des cercueils des Rouleaux, de la politique laide qui les tolérait, de l’indifférence de tous ceux qui ne vont pas au cimetière, alors – pensent-ils – que m’importe ? De la résignation pleine de larmes de ceux qui s’arrêtent dans ce lieu de douleur et ne savent plus quoi espérer, en lançant un bouquet de fleurs, en essayant de frapper le bon cercueil.
Libère-nous des mots qui ne résolvent pas, car ils cachent.
Libérez les pauvres corps de l’emprisonnement qu’ils subissent, sous un auvent blanc, empilés comme des restes au supermarché.
Chère Santuzza, libère-nous de ce Palerme.
De la tyrannie des politiciens qui promettent, sachant qu’ils ne tiendront pas leur promesse.
Car il suffira de satisfaire, individuellement, un droit, en prétendant que c’est une faveur, et de maintenir un citoyen, transformé en sujet, dans la chaîne.
Et l’on voit encore certains visages sans rougir qui, ayant épuisé l’ancien stock de mensonges, en inventent de nouveaux.
Et plus il y aura de bouches à nourrir, plus il sera facile d’extorquer le consentement.
Chère Santuzza, libère-nous de cette Palerme. De la soumission des sujets qui oublient qu’ils sont citoyens.
Et celui qui le fait pour mettre l’assiette sur la table n’a peut-être rien d’autre.
Mais il y a ceux qui le font, au lieu de cela, par choix, pour agir comme un parasite et obtenir une tranche de pouvoir en baissant la tête et en répétant toujours oui.
Ce sont eux qui sont vraiment responsables, qui construisent des relations dans lesquelles on est esclave ou souverain de quelqu’un.
Et il n’existe aucun vaccin contre ce virus.
Cher Santuzza, voici votre numéro Festino trois cent quatre-vingt-dix-huit. Depuis près de quatre cents ans, tu passes parmi nous avec ton char et nous ne savons rien essayer d’autre que de te demander grâce.
Pourquoi ne pouvons-nous pas mener nos batailles – et comment pourrions-nous jamais les gagner ? Et nous avons troqué votre présence pour un bureau de placement d’urgence, pas une exhortation à la beauté, à la générosité et à l’indépendance qui ont illuminé votre vie.
Chère Santuzza, libère-nous de ce Palerme.
De nous-mêmes, quand on pense que ce n’est pas notre tour, que c’est à quelqu’un d’autre de changer et d’avoir du courage.
Quand on déclame la liste : « The Scrolls, the munnizza, the cia trading ».
Et il y a toujours, au fond de la douleur, un peu de complaisance.
Si les choses vont si mal, pourquoi devrions-nous nous impliquer ? Libère-nous de la résignation, de l’indifférence, de la sagesse qui n’est pas sage.
Donne-nous un regard capable de percevoir la souffrance qui est la compagne de voyage de l’espérance.
Très chère Santuzza, maintenant et pour toujours, libère-nous de cette Palerme.
Actualité actualisée de la Sicile 2022-07-15 06:22:00